Des médias bloquent l’accès de leurs sites aux robots de ChatGPT et d’OpenAI


La tension monte encore d’un cran entre la presse et les géants de l’intelligence artificielle (IA). Ces dernières semaines, plusieurs titres et éditeurs ont confirmé avoir bloqué le robot qu’OpenAI fait passer sur les sites Web pour aspirer leur contenu et entraîner ses modèles d’IA, dont le célèbre agent conversationnel ChatGPT.

En France, Radio France a expliqué avoir pris cette mesure pour éviter de voir « ses contenus pillés sans autorisation » : « Nous avons bloqué cet été le robot OpenAI, qui puisait sans consentement dans nos contenus », a précisé sa présidente, Sibyle Veil, en conférence de presse, lundi 28 août. Autre groupe public, France Médias Monde (France 24, RFI…) a fait de même, ainsi que TF1 pour MyTF1 et TF1info.fr, et le groupe Sipa - Ouest-France pour sa plate-forme d’information locale Actu.fr.

Aux Etats-Unis, le New York Times a également bloqué les robots alimentant les modèles d’IA d’OpenAI, a rapporté The Verge. Le quotidien a été suivi par la chaîne CNN, l’agence britannique Reuters et le journal Chicago Tribune, ainsi que par les médias australiens ABC, The Canberra Times et The Newcastle Herald, selon le Guardian. Depuis, CNN a complété la liste des médias avec les groupes Disney, Condé Nast, Hearst ou Vox Media, l’agence Bloomberg, et les médias The Washington Post, The Atlantic, Axios, Insider ou ESPN.

Principe du respect du droit d’auteur

Ces blocages reflètent plus largement la volonté, affichée depuis plusieurs mois par de très nombreux médias, d’obtenir une rémunération en contrepartie de l’utilisation des contenus de presse par les géants de l’IA. En effet, les logiciels comme ChatGPT ou Bard (Google) s’entraînent notamment sur des articles produits par les médias et sont ensuite capables de créer des textes en réponse à des requêtes d’internautes, par exemple sur des sujets d’actualité… La menace est jugée d’autant plus grande que ces agents vont être intégrés dans les moteurs de recherche comme Google ou Bing, qui apportent du trafic aux sites de presse.

Le principe du respect du droit d’auteur et d’une rémunération est largement défendu en France par les syndicats d’éditeurs Geste ou l’Alliance de la presse d’information générale, ainsi que par des médias comme Le Figaro ou Le Monde, qui a pris contact avec des fabricants de logiciels d’IA. L’agence AFP a, elle, cosigné une tribune dénonçant dans l’IA une « menace pour la viabilité financière » des médias. Tous – comme à l’étranger le Financial Times, News Corp, le New York Times, Springer, News Corp ou le Guardian – espèrent négocier des « contrats de licence » rémunérant les contenus d’entraînement des IA.

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Catégorie article Politique

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